Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana



 
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Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana

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Lysander R. Northon
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MessageSujet: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeVen 9 Mai - 0:30


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

Georgiana Morton & Lysander Northon


Les révélations sont des choses intéressantes. Parfois, elles sont agréables et d’autres fois très désagréables. J’avais encore en mémoire les paroles de miss Isabella en tête ce matin et tandis, que je me prenais mon petit déjeuner seul dans le salon d’Estbury court, je m’interrogeais encore sur la conduite à adopter. Avais-je réellement du temps à perdre dans cette manigance ? Est-ce que je devais aider mes cousines ou m’en retourner prestement à Londres sans donner d’autres détails sur ce départ précipité que celui d’une affaire urgente ? Cela ne serait-il pas contraire à l’éthique et est-ce que cela ne violerait pas quelque par les règles de l’hospitalité ? Je soupirais une énième fois depuis mon réveil en parcourant les pages du journal qu’une des domestiques avait apporté en même temps que le plateau qui m’était destiné. Une chose restait certaines, ce n’était pas en restant ici, que j’allais pouvoir réfléchir seul et à mon aise. Dès que les demoiselles seraient éveillées et leur mère aussi, l’une d’elle serait envoyé pour me tenir compagnie. Je pliais le journal et le posais sur la table avant de prendre ma tasse de thé entamée et de la finir d’une traite, me décidant que je passerais probablement toute la journée loin de ces murs. De plus, je n’avais qu’eu peu d’occasion de visiter les alentours, autant mettre ce besoin de solitude et de réflexion à profit.
Après donc, un rapide changement de tenue, je pris la route vers le village à pied afin de m’assurer que ma destination resterait inconnue de tous. Je me méfiais à présent des desseins de la baronne Langley et de sa mère. De plus, j’aimais assez marcher seul dans Londres, ce serait d’autant plus agréable ici en pleine nature. Certes, le village était assez éloigné de la grande demeure et de toutes les terres du domaine s’y rapportant, mais la journée promettait d’être sèche. Tout du moins, je l’espérais grandement, sinon je serais bien embêté. Je ne portais rien de plus au dessus de mes vêtements que mon long manteau et un chapeau sur ma tête, si la pluie venait à se manifester, je serais probablement trempé jusqu’aux os avant d’avoir pu regagner la demeure du baron.
Lorsque, je mis enfin le pied au village, je me remémorais ma première réflexion que j’eus sur lui, le jour de mon arrivée. J’avais trouvé tout cela charmant même si quelque peu pittoresque par rapport à la capitale. Mon impression n’avait pas changé et je me demandais même ce que je pourrais bien trouver ici pour me distraire le temps d’une journée entière. À Londres, je serais allé au club boire un brandy avec quelques uns de mes plus proches confrères. Ici, à part le petit pub où l’on servait plus probablement de la bière qu’un bon spiritueux, je ne trouverais pas d’autres établissements servant de l’alcool. Cependant, avais-je réellement envie de boire ? Non. En vérité, je me devais de conserver l’esprit clair et rationnel. Au détour d’un coin de rue, j’entrais sur la rue centrale et pris le temps de regarder les devantures des petits magasins qui étaient implanté de part et d’autres de la rue. Un bruit de galopade d’enfant, je baissais les yeux pour voir passé les petites têtes blonds qui devaient probablement se presser d’aller à l’école. Un bonheur que je ne connaîtrais probablement jamais, peu enclin à m’attacher à nouveau après le décès de Jane et ce malgré les années, près de dix ans maintenant. Je ne relevais la tête et m’arrêtais brusquement dans ma marche, tout juste. Un pas de plus et j’aurais percuté la demoiselle qui sortait d’une des boutiques. « Toutes mes excuses, mademoiselle, je ne regardais pas où j’allais » Dis-je alors qu’il n’y avait probablement pas d’offense puisque je ne l’avais nullement renversée.



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Georgiana Morton
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeVen 9 Mai - 6:59

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
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Voilà bientôt un an qu’elle travaillait chez les Grey, et pourtant, malgré les mois passés, les réactions de sa patronne demeuraient un complet mystère pour elle. Tantôt, elle semblait désireuse de se montrer progressiste, en particulier devant ses amies, la présentant comme si elle eut été son égale et conversant même parfois avec elle de façon intime, ce qui avait plutôt tendance à embarrasser Georgiana. Mais le lendemain, elle pouvait la traiter avec une désagréable condescendance, ou encore lui infliger ses accès de mauvaise humeur sans la moindre raison. Au début, la jeune gouvernante crut sincèrement qu’il s’agissait là de tentatives malveillantes de vexations à son encontre. Puis, elle avait comprit : Mrs Grey n’était pas une mauvaise créature. Elle était seulement d’une nature encore plus capricieuse que celle de ses enfants, une femme trop gâtée qui s’ennuyait sans doute trop. Contrairement à sa progéniture, son employée n’avait pas le pouvoir de la pousser à corriger ses défauts. Elle devait les subir et avait appris la patience, sachant parfaitement qu’elle aurait pu tomber sur bien pire. Après tout, dans l’ensemble les Grey s’étaient toujours montrés plutôt généreux avec elle. Elle n’avait nul lieu de se plaindre, elle pouvait parfaitement s’accommoder du reste.

Ce jour-là, sa patronne lui avait demandé comme l’on parle à une enfant d’aller chercher une commande de rubans et d’étoffes dans une boutique au village. Une besogne qui n’entrait absolument pas dans ses attributions, étant plutôt du ressort d’un domestique. Mais elle se dit qu’une promenade lui ferait le plus grand bien et avait accepté avec bonne volonté. La route était plutôt longue jusqu’au village, mais cela ne l’ennuyait pas. Elle avait l’habitude des longues ballades, malgré sa démarche boiteuse qu’il la contraignait à s’aider d’une canne. Elle ressentait toujours un réel apaisement à marcher en ces lieux, en dehors de la maison souvent envahie de remue-ménage et de cris d’enfants. Le silence était en comparaison un réel repos pour l’esprit.
Elle avait néanmoins pris le chemin le plus rapide pour parvenir au village, souhaitant arriver dans la boutique alors que celle-ci était encore ouverte. Après avoir parcouru quelques rues, elle parvint dans cet endroit où elle était déjà venue des dizaines de fois pour des raisons similaires. Le propriétaire la salua, la reconnaissant et lui confia le volumineux paquet tant attendu. Elle le cala comme elle le put sous son bras libre et après l’avoir remercié, tourna les talons. Mais au moment où elle ouvrit la porte pour sortir de la boutique. Mais à l’instant où elle passa le seuil, elle aperçut une silhouette fondre sur elle et sursauta, manquant de lâcher son paquet. Fort heureusement, l’inconnu parvint à s’arrêter à temps, évitant de justesse une malheureuse collision. Mais l’inconnu n’en était pas vraiment un comme elle le découvrit en levant les yeux vers lui. Lord Lysander Northon. Elle n’avait que peu eu l’occasion de le rencontrer, mais en revanche, elle en avait entendu parler. Depuis son arrivée un mois plus tôt, il était devenu l’un des principaux sujets de conversation dans le voisinage et il eut été difficile de ne pas savoir qui il était. Elle ne put dissimuler sa surprise. « Lord Northon ! » Si elle était respectueuse des différentes positions sociales, elle n’était néanmoins nullement impressionnable et une fois remise de ses émotions, elle parvint à le saluer poliment et à se comporter normalement. « Je vous en prie, ne vous excusez pas. J’aurais dû faire attention en sortant. » Son ton était cordial et plutôt chaleureux, mais elle conservait malgré tout une certaine distance respectueuse, n’estimant pas correct de se montrer trop familière avec un noble, aussi sympathique eut-il l’air.
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeDim 11 Mai - 0:30

Lysander R. Northon a écrit:

∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

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Un tout autre que moi aurait probablement accepté que la jeune femme se déclare fautive de par son rang inférieur et sa condition de femme. Hors, je n’étais pas de ces gens là. Il me fût souvent reprocher d’ailleurs, ce manque de respect de notre plus chère tradition que je trouvais aberrante par leur manque de logique. D’autan plus maintenant qu’une femme dirigeait l’état. Pouvait-on décemment encore imaginer que les femmes ne sont rien ? Peut-être que l’affection que je portais à ma mère, à ma sœur et à ma regrettée fiancée m’avait un peu trop influencé, mais qu’à cela ne tienne, ce n’était plus à mon âge que je changerais mes idées. Réaliste, je savais aussi que ce ne serait pas moi qui ferais changer les mentalités, mais la pluie ne commence toujours par une goutte et les autres suivent. « Je vous assure, que cela est ma faute, je ne regardais pas devant moi, mais bien en arrière. Ce qui est peu commode vous le concevrez pour voir ce qu’il y a devant soi. » Je fus cependant surpris que la demoiselle me reconnaisse, car même si l’on devait énormément parler de moi dans le voisinage, peu de personne pouvaient se targuer de m’avoir vu en chair et en os. Je me moquais bien de savoir ce que l’on disait de moi en arrivant ici, mais depuis cette houleuse discussion avec la seconde fille du baron, je commençais à être un peu plus curieux de le savoir. Il y aurait des magouilles dans tous le village que plus rien ne m’étonnerait et ma foi, cela me désolerait. N’y a-t-il pas plus intéressant que l’appât du gain en ce monde ? Ce n’était pas à moi d’en décidé pour eux cependant. Reposant tout mon intérêt sur la charmante demoiselle que j’avais manqué de renverser, je lui demandais donc avec une pointe d’humour à la question : « Mon nom vous semble familier, mais je n’ai pas le plaisir de vous connaître, mademoiselle. Puis-je donc savoir qui j’ai manqué de renverser ? » Mon esprit d’analyse se pencha un peu plus sur les détails que je voyais d’elle. Avec cette tenue, l’inconnue ne devait guère être une souillon et je pencherais donc plus pour une gouvernante. Ne l’ayant vu marcher, je m’interrogeais un instant sur l’utilité de la canne qu’elle tenait dans une main. Il m’était difficile de croire qu’une si jeune beauté puisse avoir quelque soucis, mais après tout, je ne la connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. Remarquant le volumineux paquet qu’il ne lui serait pas aisé de porter tout le long du chemin en plus de sa canne, je proposais des plus naturellement. « Laissez-moi vous aidez, vous êtes fort charger. » Je me doutais de son refus, de par sa condition inférieur à la mienne et du fait que jamais un noble ne ferrait ce genre de chose en temps ordinaire, mais je ne suis pas comme les autres. Du moins, je me plais à le croire. « J’insiste, mademoiselle. » Difficile donc pour elle de ne pas céder à cette requête insistante de ma part et ma foi, cela me changerait les idées que d’aider les autres. N’était-ce finalement pas aussi, quelque part, le propre de mon travail d’avocat que d’aider les autres ? À mon sens, cela ne s’arrêtait pas en ayant passé la porte de mon bureau, cela continuait après. De plus, j’avais toujours été ainsi, deuxième de ma famille, il ne m’était pas destiné de devenir ce que je suis et je m’étais catégoriquement refusé à changer d’attitude même après la mort prématurée de mon aîné et l’arrivée de la charge d’héritier sur mes épaules. Décision, de plus, appuyée par mes parents pour mon plus grand bonheur.



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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeMar 13 Mai - 1:17

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
Lysander & Georgiana
Elle se rendit immédiatement compte qu’elle ne s’était pas montrée assez discrète. Elle aurait sans doute dû dissimuler qu’elle savait qui il était. Après tout, ils n’avaient pas été présentés. Mais les domestiques parlaient, et en savait souvent bien davantage que leurs maîtres au sujet de leurs voisins. Georgiana ne prêtait guère attention aux racontars, mais étant donné les réactions qu’avait suscitées l’arrivée de cet homme à Estbury, elle n’avait pu faire autrement qu’entendre diverses rumeurs à son sujet, dont la très grande majorité devait être de pures spéculations. Elle fut néanmoins surprise qu’il tienne à endosser la faute, agréablement surprise et esquissa un léger sourire, ne cherchant nullement à discuter. Elle ne le connaissait pas, mais il lui paraissait plus aimable que bien des habitants du village. Peut-être cette nouvelle arrivée apporterait-elle des nouveautés autres qu’un beau parti que toutes semblaient chercher à s’arracher. Il lui demanda, bien évidemment, de lui donner son nom. Face à l’humour dont il faisait preuve, son sourire se fit plus franc et elle répondit avec bonne volonté. « Miss Georgiana Morton. Je travaille comme gouvernante pour Mr Grey. Vous avez eu l’occasion de rencontrer son épouse je crois ? » Elle ne le croyait pas, elle le savait. Sa patronne s’était précipitée aussi rapidement que les convenances le permettaient pour se faire inviter chez les Langley afin d’avoir le bonheur de le rencontrer. Elle avait tant et tant bavassé à son sujet que la jeune femme eut presque été tentée à un moment de le prendre en grippe avant même de l’avoir rencontré. Mais elle ne songeait plus à présent que se faire sa propre idée à son sujet. Elle n’avait pas pensé en avoir l’occasion, jusqu’à ce qu’il lui propose de porter son paquet. Elle était bien sûr prête à refuser, mais il la devança en insistant, si bien qu’elle finit par accepter. « Si vous insistez. » Elle lui tendit le paquet. « C’est fort aimable à vous. ». Elle en connaissait peu qui auraient fait de même, ou même auraient considéré qu’elle puisse être incommodée.
Voilà que désormais, ils étaient amenés à marcher ensemble. Elle ne comptait pas le laisser porter la commande de sa patronne bien longtemps, mais il allait tout de même falloir faire la conversation sous peine d’être grossière. Etrangement, elle n’était pas certaine de savoir quelle attitude adopter. Il était noble. Elle devait conserver une certaine distance. Et pourtant, il semblait agir avec un tel naturel qu’il était difficile d’adopter une attitude guindée. Mais elle ne le connaissait pas encore suffisamment pour pouvoir faire autrement que se montrer simplement polie. Alors qu’elle commençait à marcher à ses côtés, elle reprit la parole. « Estbury vous plait-il ? J’imagine que cela doit vous changer, c’est si différent de Londres. » Une question d’une banalité affligeante, et à laquelle il avait probablement dû répondre des dizaines, voire des centaines de fois. Mais elle n’avait rien trouvé de plus original. Sans compter que la réponse l’intéressait. D’une certaine manière, elle le plaignait : il avait soudainement dû quitter la ville qu’il connaissait afin de s’enterrer dans cette petite bourgade où toutes les demoiselles et leurs mères semblaient vouloir comploter afin de l’entrainer dans un mariage arrangé. Et malheureusement pour lui, il y avait si peu de nouveautés dans les environs en temps normal qu’elle doutait que cela passe avant que soit il eut réussi l’exploit de les décourager, soit il se fut marié, de préférence avec l’une d’entre elles. Mais ce qu’il se passerait, seul l’avenir le leur dirait.
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeMer 14 Mai - 23:05


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

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Les convenances sont une chose bien étrange à dire vrai. Elles vous poussent à rencontrer une tonne de gens plus intéressants les uns que les autres, mais vous ne vous souvenez que des spécimens comme l’on dit. Ainsi, depuis le temps que j’étais ici, j’avais effectivement vu passé pas mal de gens venu me faire la conversation. Une épreuve pour moi qui n’ai jamais aimé cela et qui passait mon temps à les fuir quand j’étais à Londres. Malheureusement, à Londres j’avais de bonnes excuses, ici je n’en avais aucunes. Je ne pouvais prétendre devoir rendre visite à des amis, ni avoir du travail à faire, bien que ce dernier ne me manque pas, mais il aurait été inconvenant de travailler alors que j’étais ici en qualité d’invité et par conséquent pour me ‘détendre’, car au final, je ne me détendais guère beaucoup. Revenons-en à ce que la demoiselle me disait, j’avais donc rencontré sa patronne. Il me fallu une petite seconde pour retrouver la dites madame Grey au milieu de tous les autres. « Effectivement, je me souviens d’elle. Aussi charmante, qu’étonnante. » Il faut dire que la bien séance m’empêchait de dire ouvertement ce que je pensais des gens que j’avais connu jusqu’ici. Ma foi, madame Grey n’était probablement pas la pire. Elle m’avait paru juste singulière, mais je ne me targuerais pas de la juger, car après tout, je ne la connais pas plus que cela. Ne m’avait-elle point invité à prendre le thé un jour ? Voilà, qu’en plus je manquais à tous mes devoirs. « Je pense me rappeler que je suis invité pour le thé, mais je n’ai guère eu le temps d’y repenser. » Pas plus que l’envie ceci-dit.
Je me retrouvais chargé du paquet que la jeune gouvernante devait sans doute ramener chez ses maîtres. Je ne poserais pas de question vis-à-vis de cela, même si je trouvais cela étrange qu’on charge la gouvernante des courses alors que c’est le travail des autres domestiques. Il devait y avoir une raison à cela, mais il n’était pas à moi de me mêler des choses des gens qui me sont parfaitement inconnu. « Ma gouvernante me disait souvent qu’aimable aurait dû être mon second prénom. Dieu ai son âme, c’était une femme incroyable, charmante, aimante et d’une extrême gentillesse. J’espère que les enfants dont vous vous occupez parleront de vous en des termes aussi élogieux à l’avenir, mais vous me semblez être ce genre de dame. » Calant le paquet sous mon bras gauche, je me mis à marcher, me laissant guider par la jeune femme puisque je n’avais pas la moindre idée d’où vivait les Grey. Elle aurait pu ne pas me faire la conversation, je ne m’en serais pas vexé, bien conscient qu’il ne devait pas être facile de se retrouver en compagnie d’un noble alors qu’on est d’un rang inférieur. D’autant plus lorsque celui-ci porte votre paquet. La question qu’elle me posa, en effet, je l’avais souvent entendu et j’y avais souvent répondu. C’était devenu presque routinier, mais je ne pouvais pas en blâmer les gens. « Estbury a son charme propre. J’apprécie le calme et le repos qu’il me procure, je m’y verrais bien prendre quelques vacances l’année, mais je crains ne pas être capable d’y vivre en continu. Je suis un homme de la ville, que dis-je de la capitale, j’y ai un travail assez prenant et des responsabilités. Oui, c’est très différent de Londres, presque trop, mais il est parfois bon de se couper d’une ville aussi… animée et bruyante. J’ai ici l’occasion de me préoccupé de moi-même, de réfléchir à des choses auxquelles je ne réfléchirais pas si j’étais en ville. J'ai toujours beaucoup aimé la campagne, même si elle ne me fût pas toujours très douce...» Je soupirais cela-dit à l’idée que j’allais devoir subir les assauts des mères et des jeunes filles prochainement à cause du bal donner en mon honneur. Quel honneur vraiment… Mais je n’allais pas y dérogé, comme le disait toujours mon père depuis le décès de Charles, il fallait que je m’habitue à cela, je serais un jour Marquis et ensuite Baron, je n’avais pas vraiment le choix. « Dites-moi, je suis curieux de savoir ce que l’on dit de moi au village. J’ai appris récemment qu’on manigançait derrière mon dos, est-ce là la vérité, miss Morton ? »




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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeMer 21 Mai - 5:52

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
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C’était la toute première fois qu’elle avait la possibilité de l’observer avec davantage d’attention, après avoir tant entendu parler de lui. Et force était de constater qu’elle pouvait comprendre plus ou moins l’intérêt qu’il suscitait chez les jeunes filles de la région. Au-delà de ses biens et de l’attrait qu’il pouvait avoir, il avait des manières franches et chaleureuses qui inspiraient immédiatement la sympathie. Elles exerçaient un effet sur elle, elle le réalisait, tentée qu’elle était de se conduire de manière plus naturelle envers lui. Mais elle ne le devait pas, elle ne devait jamais oublier sa place. C’était l’un des principes fondamentaux de sa fonction. Elle ne devait pas y renoncer, d’autant plus envers un noble et nouvel arrivant dans la région. Néanmoins, lorsqu’il parla de sa patronne, elle ne put retenir un léger sourire. Bien sûr, il était hors de question qu’elle la dénigre de quelque manière que ce soit, d’autant plus devant quelqu’un qui semblait déjà avoir une telle influence dans les environs. Elle ne put cependant s’empêcher de faire un trait d’humour lorsqu’il parla de son invitation à prendre le thé. « Mrs Grey est une femme tenace, je doute qu’elle renonce à son invitation avant que vous l’ayez acceptée. » Il ne le savait sans doute pas, mais par ce conseil elle lui rendait un fier service, lui évitant un long et pénible harcèlement. A condition qu’il le suive bien sûr. Mais cela, il n’était certainement pas en son pouvoir de le déterminer. Elle continuait de l’écouter, tout en marchant. Elle fut touchée par le récit qu’il fit de sa gouvernante et se prit à espérer que les demoiselles dont elle s’était occupées auparavant gardait un bon souvenir de leurs années passées ensemble. « Le croyez-vous, vraiment ? Vous ne me connaissez guère pourtant, je pourrais très bien avoir pour habitude d’enfermer les enfants mal élevés dans un placard. » A peine eut-elle prononcé ces paroles qu’elle les regretta. Ce n’était qu’une plaisanterie, mais pas le genre qu’elle était supposée faire devant un homme de qualité qu’elle connaissait à peine. Il était si inhabituellement ouvert qu’elle se laissait aller malgré elle. Visiblement très confuse, elle tâcha de se reprendre. « Je... j’ignore si je ressemble à cette gouvernante que vous décrivez mais... j’ose espérer que j’exerce une bonne influence sur ces enfants et contribue à faire d’eux de meilleures personnes. C’est sans doute un peu présomptueux de ma part, pardonnez-moi. »

Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise, paradoxalement parce qu’en quelques phrases, il parvenait à la mettre à l’aise. C’était pour le moins inhabituel, et pourtant très agréable de pouvoir découvrir quelqu’un de différent, qui n’avait pas passé toute son existence à Estbury. Elle-même avait déjà eu l’occasion de découvrir la capitale il y a de nombreuses années et elle imaginait le choc qu’il avait dû ressentir. « Il est vrai que la campagne n’est pas toujours clémente. Il s’y passe moins de choses, ses habitants sont donc à l’affut de la moindre nouveauté. J’imagine que ces deux endroits ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. » Elle était tout de même rassurée pour lui que les choses se déroulent au mieux. Il avait pu y connaître certains membres de sa famille, il n’était donc pas isolé. En le voyant soupirer, elle fut tentée de lui demander ce qui n’allait pas, mais s’arrêta à temps, se souvenant que ce n’était nullement ses affaires. C’est alors qu’il lui posa une question qu’elle avait plus que tout redouté. Elle s’arrêta et, immobile, lui fit face, incertaine. Puis ce fut à son tour de pousser un profond soupir. « Il n’est guère dans ma nature de colporter les ragots, mais... Puisque cela vous concerne directement, vous avez probablement le droit de savoir. » Elle demeura silencieuse quelques secondes, le temps de trouver ses mots. Il la mettait dans une situation inconfortable, mais en un sens, elle pouvait comprendre sa requête. « Et bien... pour être tout à fait franche, il est probable que la plupart des jeunes filles célibataires d’Estbury aient pour objectif de faire votre conquête. » Elle n’arrivait pas à croire qu’elle venait de dire une chose pareille. « Vous devez comprendre, pour la majorité de ces jeunes filles, le mariage est leur seule possibilité d’avenir. Cela passera avec le temps. » Elle l’espérait pour lui du moins, mais elle avait peu d’espoir : il était fortuné, titré et bel homme. Toutes les qualités requises pour constituer le parfait prétendant.
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeLun 26 Mai - 5:56


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

Georgiana Morton & Lysander Northon


Le conseil en sous-entendu de la jeune femme n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Voilà donc qu’il devenait urgent que j’aille me présenté pour le thé chez madame Grey. Fort bien, j’irais donc m’enquérir du jour qui l’arrangeait en accompagnant miss Morton jusqu’à la demeure de ses maîtres. « Bien, je pense que je l’ai déjà suffisamment fait attendre. Elle pourrait m’en vouloir. » Et loin de moi l’idée de déplaire à des gens pleins de bonnes volontés, bien qu’il y ait souvent un dessein caché en dessous de si bonnes compositions. Cependant, je tâchais de ne pas voir le mal partout, sinon cela pourrait me rebuter de la nature humaine. Je fus assez étonné des paroles de la jeune gouvernante et je m’en amusais même un peu dans une moindre mesure, préférant garder un peu de respectueuse distance aussi, afin de ne pas non plus lui faire dire ou faire des choses qu’elle jugerait déplacée. Même si visiblement, c’était déjà chose faites. « Ma foi, j’ai peine à croire qu’un si joli visage puisse dissimuler un monstre tel que vous le décrivez. Donc, oui je le crois, mademoiselle. » Ma franchise naturelle ne me permettait pas de mentir sur ce que je pensais. Si, je ne disais pas toujours ce que je pensais, je pensais toujours ce que je disais. « Présomptueux ? » Je haussais un sourcil, surpris qu’elle puisse penser cela de ses paroles. Après tout, ne sommes-nous tous pas un peu présomptueux si l’on va dans ce sens ? « Non, en tout cas, je ne le vois pas ainsi. Je pense que nous voulons tous faire au mieux, il nous faut viser un but et dans cette optique, il est naturel d’avoir quelques espoirs. Après tout, c’est le propre de votre travail que de faire de ces enfants de futurs adultes de qualités, si je puis m’exprimer ainsi. »
Je ne pouvais être que trop d’accord avec la suite des paroles de la jeune personne. Chaque lieu de vie à ses avantages et ses inconvénients. Parfois, le bruit dérange, mais paradoxalement le silence et le calme peut lui aussi déranger. « À franchement parler, je pense que pour un bon équilibre moral, il serait de bon ton de partager sa vie entre la ville et la campagne. La ville vous offre beaucoup de distraction et d’interaction avec de nouvelles personnes. La campagne un calme et la stabilité à travers ces gens qui semblent rester comme figés hors du temps. Vraiment, si les derniers évènements n’avaient pas été aussi désastreux, je pense que je pourrais affirmer que je ne suis pas mécontent de ma situation, mais pardonnez-moi, je n’ai pas à vous parler de tout ceci. » Je n’étais pas du genre à me confier sur mes craintes, mes mésaventures, ou quoi que ce soit d’autres. Preuve en est qu’il fallut bien des années avant que mon père ne sache pour Jane. Cependant, je pouvais parfois digresser en donnant mon avis et étrangement, je trouvais chez miss Morton l’envie de parler, de vider un sac trop plein, mais je n’avais pas encore perdu mon self-control. C’est étrange parfois le pouvoir qu’on les gens sur vous. À moins justement, que le sac ne soit trop plein et que ce soit la raison pour laquelle je me trouvais un peu trop bavard en ce jour.
« Loin de moi, l’idée de croire que vous êtes une colporteuse, miss Morton. Cependant, j’ai besoin de savoir, j’ai été trop longtemps aveuglé, je le crains. » Et comment… Comment n’avais-je pas décelé l’odieux complot se dessinant sous mon nez depuis près d’un mois. Pourtant, je vivais dans la demeure du baron, je voyais ces dames chaque-jours et non, je n’avais pas pu croire à cela. J’avais effectivement besoin d’entendre ce qui se tramait derrière mon dos et je trouvais cela regrettable que ce soit cette pauvre jeune femme qui me le raconte. Cependant, je comprenais parfaitement la situation de ces jeunes femmes, en même temps, n’était-ce pas mon travail en partie de m’occuper des gens ? En outre, je m’étais fait comme cheval de bataille le droit des femmes, donc mieux que personne je pouvais comprendre cela, même si j’avais parfois du mal à admettre qu’on veuille de moi. Peut-être parce que j’étais encore trop enfermer dans un deuil inachevé. Je posais mon regard azure sur la gouvernante et repris alors la parole. « Je vous remercie, miss et j’ai bien conscience que je n’avais pas à vous demander cela. Je vous demande donc pardon. » Le temps, c’est une chose à la fois précieuse et déroutante. Aujourd’hui, plus que tout autre, je prenais conscience que le temps, j’en manquerais toujours. « Je puis comprendre cela, mieux que personne. À Londres, je suis un avocat, je me suis fait une spécialité dans les droits des femmes. Oh, je n’imagine pas changer les choses, mais après tout, ne dit-on pas qu’une seule goutte dans un vase peut le faire débordé ? J’espère simplement qu’un jour, vous aurez de meilleurs droits et plus de reconnaissance. Cependant, je ne vois vraiment pas pourquoi tant d’attrait pour ma personne. À part la fortune, je ne possède pas grand-chose d’enviable. » lançais-je avec humour.





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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeLun 2 Juin - 7:28

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
Lysander & Georgiana
Loin d’elle l’idée de lui dicter sa conduite, mais bien qu’elle ne le connaisse que fort peu il lui faisait jusqu’ici une excellente impression et lui était même sympathique. Elle jugea préférable de lui donner ce conseil afin de lui éviter certaines déconvenues. Elle ne l’aurait osé avec nul autre habitant de la région, mais une intuition lui avait soufflé qu’il ne lui en ferait pas le reproche. Elle esquissa un sourire en constatant qu’ils s’étaient bel et bien compris. Elle n’insista pas davantage sur le sujet. Ils n’étaient aucunement sur un pied d’égalité, bien que les manières simples et chaleureuses de cet homme aient tendance à le lui faire brièvement oublier, la poussant à exprimer des plaisanteries qu’elle n’aurait nullement osé faire en d’autres circonstances. Elle ne s’attendait guère au compliment qui suivit et baissa les yeux, espérant fortement qu’elle n’était pas en train de rougir. Elle avait bien peu l’habitude de recevoir des flatteries de ce type, s’estimant déjà fort heureuse lorsque quelqu’un prenait la peine de reconnaître la qualité de son travail. « Je vous remercie. » parvint-elle à articuler, ne sachant pas réellement quoi répondre. Elle leva de nouveau ses yeux bleus vers lui, écoutant ses paroles avec la plus grande attention. Il était rare d’entendre un tel discours, encore plus d’être l’objet d’un tant soit peu de considération. En tant que gouvernante, elle occupait une place qui n’était guère évidente : elle se plaçait, bien évidemment, au-dessous de ses maîtres, tout en demeurant supérieure aux domestiques avec lesquels les rapports étaient parfois compliqués et souvent la solitude était son lot. « C’est ce que j’espère. J’ignore si je peux réellement y parvenir, mais je tente de faire de mon mieux. » Ce qui n’était aucunement simple avec une patronne comme Mrs Grey, qui, en gâtant à outrance ses enfants, défaisait tout le travail qu’elle s’acharnait à accomplir.

Elle était entièrement d’accord avec lui. La campagne était un cadre de vie agréable, mais elle devait bien avouer que parfois l’anonymat d’une grande ville lui faisait terriblement envie. « Je le pense aussi. Par chance, vous avez cette possibilité, rien ne vous oblige à demeurer ici chaque jour de l’année. » Nombreuses étaient les familles qui passaient certaines saisons dans leur demeure londonienne. Jusqu’à présent, elle n’avait encore jamais eu l’occasion de s’y rendre avec les Grey, mais elle espérait que cela arrive un jour. C’était désormais son unique possibilité de s’y rendre. Elle le regarda avec une certaine compassion, consciente de ce qu’il devait vivre. « Ne vous excusez pas. Il est vrai que votre situation n’est guère évidente, mais avec le temps cela ne peut que s’arranger. » Elle se tut, se rappelant soudainement des circonstances qui l’avaient amené ici. De tout ce qu’elle avait pu entendre sur son sujet, c’était l’une des seules choses qu’elle savait véridique. « Je... je suis désolée que vous ayez perdu votre frère... » Elle ne poursuivit pas, gênée d’avoir prononcé des paroles qui allaient peut-être au-delà de ce qu’elle aurait dû. Pourtant, elle ne parvenait pas à regretter ses paroles, sans doute parce qu’elle ne savait que trop bien ce que signifiait perdre un être cher, quelque chose que ni un titre de noblesse, ni une fortune ne pouvait réparer.

Qu’il lui demande de l’informer au sujet de ce qui se tramait dans le village à son encontre la mettait dans une situation extrêmement inconfortable. Elle ne s’était guère attendue à devoir partager ce type d’informations, surtout auprès du principal intéressé. Convaincue, elle finit par tout lui avouer. Qu’il ne s’en prenne pas au messager était déjà un soulagement, mais elle était surprise qu’il ne se soit rendue compte de rien tant certaines tentatives semblaient évidentes. Elle secoua légèrement la tête lorsqu’il s’excusa. « Ne vous en faites pas pour ça. » Elle fut néanmoins surprise par sa révélation suivante, chose qu’elle ignorait totalement à son sujet. « Un avocat spécialisé dans les droits des femmes ! Je dois avouer que j’ignorais que cela existait. Mais j’en suis heureuse, nombreuses sont celles qui en auraient cruellement besoin. » Dont elle. Cette constatation causa en elle un sentiment de profonde amertume. Bien des années auparavant elle aurait eu grand besoin de ce type d’aide. Elle préféra changer de sujet immédiatement, quitte à s’aventurer vers un sujet moins convenable. « Vous êtes bien peu au fait des opinions féminines si vous pensez une telle chose. » répondit-elle avec malice. Elle-même, qui ne faisait nullement partie de ces femmes faisant la course au mari, pouvait constater les attraits qu’il possédait. Il était jeune, bien fait de sa personne et possédait un naturel sympathique. Aurait-elle réagi comme toutes ces jeunes filles si sa condition avait été différente ? Elle espérait que non, mais ne pouvait le savoir avec certitude. Le destin avait de toute façon eu bien d’autres projets pour elle...
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeDim 8 Juin - 6:00


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

Georgiana Morton & Lysander Northon


Les joues de la jeune femme s’empourprèrent légèrement et je pris conscience que je n’étais peut-être pas à ma place en lui faisant pareil compliment. Certes, dans le monde mondain de la noblesse, il était de bon ton de complimenté les jeunes femmes et même si on ne le pensait pas réellement. Hors, ici je pensais chaque mot et malgré que la demoiselle me soit inférieure en rang, je ne pouvais que saluer sa beauté naturelle et ses bonnes manières. Des paroles probablement bien hâtive, car après tout, je ne la connaissais que depuis quelques minutes seulement. Cependant, je ne manquerais pas de saluer ces qualités devant les Grey, afin qu’ils soient conscient de la perle qui sommeillait chez eux. « Ne me remercier pas, mes paroles vous gênent et j’en suis navré. Il n’est pas rare que je manque de tact. » Après tout, j’étais le second né, je n’avais jamais pris à cœur d’apprendre ces convenances et ces marges qui me sépare des rangs inférieurs. N’étais-je pas prêt il y a quelques années encore à épouser l’humble fille du pasteur d’Oxford ? Ce qui serait mal considérer désormais, mais je ne désirais pas brimer mes sentiments pour l’étiquette. Quelque peu révolutionnaire, je le crains. J’acquiesçais aux paroles de la gouvernante qui affirmait faire de son mieux dans son travail. « Mais, c’est ce qui compte, Miss. Voyez-vous, j’ai l’intime conviction que personne ne peut être parfait. L’imperfection est le propre de l’être humain, alors même avec les meilleures connaissances, les meilleures volontés du monde, aucun travail ne peut être parfaitement réalisé. Faites votre travail avec cœur et volonté et il ne pourra jamais être mauvais. » Du moins, c’était ainsi qu’il voyait et calquait sa vie professionnelle.
Je connaissais moi-même de nombreuses familles qui déménageaient d’un endroit à l’autre au gré des saisons. Dans ma famille, on préférait rester été comme hiver au même endroit. La demeure familiale ne se situant ni trop en ville, ni trop en campagne, elle offrait le meilleur des deux mondes, à mon sens et à celui de mes parents visiblement. « Certes oui, mais je me dois d’observer les règles de bien séances et montrer du respect au Baron. » Ce qui pouvait être pesant par moment. S’arranger avec le temps ? Non, je ne le croyais plus depuis bien longtemps. L’avenir que je m’étais dessiné et qui était une sorte d’idéal était désormais à jamais remisé à l’état de souvenir et étaient probablement destiné à le rester. Cependant, je ne me trouvais pas le droit de me plaindre, il y avait des gens bien moins loti que moi et j’en avais bien conscience. « Je ne me trouve pas le droit d’être plains, miss. Je suis de la haute société, à l’abri de tous les besoins alors que d’autres sont parfois dans la misère. Aucune situation n’est enviable, malheureusement. » Et ce n’était que pure vérité, nous nous plaignons tous de nos situations, voudrions être autre que ce que nous sommes, hélas il y a toujours un revers à la médaille. Je fus assez surpris qu’elle se trouve désolée pour le décès de mon frère, mort depuis bien des années maintenant, mais sa disparition reste et restera à jamais un douloureux souvenirs. « Je vous en remercie. Charles a vécu la vie qu’il voulait, en dépit de tout et de tout le monde. Je n’étais pas toujours d’accord avec lui, mais j’avais néanmoins beaucoup d’affection pour lui. » Je blâmais quelque peu son comportement immature, mais c’était mon frère et rien, ni personne ne pourra le remplacer.
La surprise de la gouvernant n’en fût pas une pour moi, peu de gens connaissaient cette facette de ma profession, après tout, nous ne sommes qu’une poignée d’avocat à chercher à améliorer le quotidien de nos mères, sœurs et autres femmes parfois bafouées. « Hélas, les lois ne sont pas toujours tendre envers votre sexe, mais nous faisons notre possible, si cela se peu. Nous ne sommes que quelques-uns à accepter de nous préoccuper de ce genre de cas, si je puis m’exprimer ainsi. Nous ne sommes pas toujours bien vu, comme vous vous en doutez probablement. » Beaucoup de grands avocats nous trouvaient stupides de perdre notre temps dans pareils fadaises, mais en ce qui me concerne, je n’ai pas à me tracasser de l’argent. Peu dépensier, héritier de deux domaines qui rapporte et magistrat, je peux me permettre de perdre mon temps, je pense. J’osais rire à sa remarque sur ma méconnaissance de la gente féminine. Oh ce n’est que trop vrai à vrai dire. « À dire vrai, je le crains oui. Mon métier, même si singulier, ne m’amène pas à discuter des préférences et opinions des dames au sujets des hommes, ce ne serait guère correcte. Les seules femmes que j’ai côtoyé étaient soit désintéressées de par leur filiation avec moi, puisqu’il s’agissait de ma mère et de ma sœur et la dernière ne devait pas être très objective… » Le souvenir d’une tempête de cheveux roux et d’un regard émeraude malicieux m’enserra l’estomac dans un étau désagréable. « C’était ma défunte fiancée, je pense que vous comprendrez. L’amour fait perdre l’objectivité. Et ma foi, je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce que j’ai de si attrayant en plus de l’argent, je pourrais en devenir orgueilleux, allez savoir. » Dis-je sur un ton plus léger en regardant devant moi. « Et vous, Miss, n’avez-vous jamais aimé un homme ou envisager de vous marier ? Pardonnez-moi, c’est indiscret, mais je ne sais comment expliquer. J’ai l’impression de vous connaître depuis des années tant votre compagnie m’est agréable. »



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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeJeu 12 Juin - 0:17

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
Lysander & Georgiana
Elle ne pouvait nier avoir été effectivement été gênée par ses paroles, bien qu’elle appréciât le compliment. Elle ne souhaitait pas qu’il la pense ingrate, mais elle ignorait comment elle était supposée réagir. Tous deux n’étaient pas de la même classe sociale. Ils appartenaient à deux mondes différents, et il n’était pas habituel pour une simple employée de recevoir un tel compliment de la part d’un noble. Elle fut soulagée qu’il le comprenne, bien qu’elle n’eut pas voulu qu’il s’excuse pour si peu. « Ne vous en faites pas, ce n’est rien. » Il la surprenait de minute en minute. Peu de gens de sa condition se seraient souciés de savoir ce que les employés de leurs voisins pouvaient ressentir face à leurs paroles, encore moins à reconnaître leurs torts. Elle l’appréciait réellement, bien que cela ne fasse que la déstabiliser davantage. Lord Northon était bien décidément quelqu’un de différent et plus elle marchait en sa compagnie, plus elle avait l’intuition que sa présence pourrait être bénéfique dans les environs. Peut-être même aurait-il assez d’influence pour que son tempérament déteigne sur d’autres habitants du village. Mais sans doute allait-elle vite en besogne. Elle ne le connaissait, après tout, que depuis quelques minutes à peines. « Je suis d’accord avec vous. » Elle sourit, ayant du mal à cacher qu’elle était satisfaite qu’il pense les choses ainsi. Elle tentait d’inculquer ce principe aux enfants dont elle s’occupait, avec plus ou moins de succès. Malheureusement, elle n’avait pas toujours le pouvoir de défaire ce que des parents parfois trop sévères ou au contraire laxistes faisaient. Mais elle s’efforçait toujours de faire de son mieux, même si ce n’était que rarement suffisant.

Elle n’était pas dupe : elle doutait que quelqu’un ayant vécu à Londres soit capable de s’acclimater si aisément à un village tel que Estbury. Certes, il pouvait sembler reposant par son calme et le fait que chacun connaissait ses voisins, mais cela manquait de distraction en comparaison de la capitale, qui permettait de jouir sans cesse d’une occupation ou d’une autre. « Je le comprends et c’est tout à votre honneur. » D’autant plus quand elle savait ce qu’il subissait au quotidien. Une communauté réduite n’apportait pas que des avantages : chacun était au courant des affaires de chacun et il eut été difficile de cacher quelque chose à ses voisins, bien que ceux-ci fissent évidemment mine de ne rien savoir, bienséance oblige. Mais en ce qui concernait Lord Northon, elle craignait que ses paroles ne s’avèrent pas réelles et que la situation ne se poursuive encore un long moment. A moins qu’il trouve épouse parmi les jeunes filles du village. Certaines étaient très belles et tout à fait éligibles pour devenir la future Lady Northon, à commencer par les demoiselles Langley, qui se trouvaient en première ligne. Elle ne fit évidemment aucun commentaire à ce sujet, qui ne la regardait certainement pas, d’autant plus qu’elle ne cautionnait certainement pas la situation dans laquelle il se trouvait. Une situation de plus due à un événement malheureux. Elle ne savait ce qui lui avait pris d’exprimer ses regrets vis à vis de la perte de son frère. Elle n’était pas à sa place. Elle ne savait ce qui dans l’attitude du jeune Lord la poussait à sortir de ses retranchements, ce qu’elle voyait comme un danger. « Perdre un membre de sa famille est toujours douloureux, peu importe les désaccords ou les circonstances. » Elle parlait d’expérience, bien qu’elle n’aurait pas étendu ses paroles à son oncle.

Oui, elle était plus que surprise d’apprendre qu’il était spécialisé dans les droits des femmes. En revanche, elle ne l’était pas lorsqu’il lui expliqua qu’ils n’étaient qu’une minorité, et plutôt marginalisés. « J’ai bien peur que votre possible ne soit pas suffisant. Du moins, pas dans une société telle que la nôtre en tout cas. Néanmoins, il est réconfortant de savoir qu’il existe des hommes prenant à coeur la cause féminine. » Oui, elle était pessimiste sur le sujet, mais elle avait des raisons de l’être. Elle voyait la réalité telle qu’elle était. Les traditions semblaient si profondément ancrées qu’elle les imaginait mal disparaître, malheureusement. Elle avait néanmoins du mal à croire qu’un homme se consacrant aux femmes soit si peu lucide sur ce qu’elles pouvaient penser à son propre sujet. Elle ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire également. Jusqu’à ce qu’il évoque sa défunte fiancée. « Je... je l’ignorais, pardonnez-moi. » A cet instant, elle sut qu’il serait difficile pour n’importe laquelle de ces jeunes demoiselles d’Estbury de le conquérir. Il avait connu l’amour et il ne lui serait pas facile de songer à une autre. Du moins, elle l’imaginait. Elle-même n’avait jamais aimé, elle ne pouvait que spéculer. Elle eut un peu plus de mal que lui à retrouver sa légèreté, mais la question qu’il lui posa parvint à totalement détourner son attention. Elle écarquilla et le fixa de ses yeux bleus. Et étrangement, se surprit à avoir envie de lui répondre. « Moi ? Vous voulez dire une simple employée, sans fortune ni relation, et qui plus est boiteuse ? Je me demande bien pourquoi une file de prétendants ne m’attend pas sur le pas de ma porte. » Elle se mit à rire, avant de reprendre, plus sérieusement. « Non, je n’ai jamais aimé un homme de cette façon. Ma situation est telle que je crains de ne pas pouvoir me le permettre, encore moins de me marier. » Elle n’avait nulle envie de s’étendre sur ce qu’auraient dû être ses espérances. « J’aime également beaucoup parler avec vous. Je dois avouer que je ne m’y attendais pas, vous êtes... différent de la plupart des habitants d’Estbury. » Elle n’hésita pas cette fois-ci à faire preuve de franchise, en espérant ne pas outrepasser les limites.
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeDim 15 Juin - 4:02


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

Georgiana Morton & Lysander Northon


Je n’aime guère gêner les gens, peut-être parce que dans mon métier, il est souvent nécessaire qu’une relation de confiance s’installe entre mon client et moi-même. Je fus donc quelque peu rassurer que la demoiselle ne se formalise pas de ces paroles lancées sur le ton de la conversation et avec franchise. La franchise, un des grands traits de mon caractère qui m’empêche bien souvent de garder les distances imposées par la société entre la noblesse et le reste de la population. De plus, j’avais été habitué depuis que j’étais petit à ce que les domestiques de la maison ne se formalisent pas des tons familiers que j’utilisais avec eux ou à ce que je leur parle comme si nous étions sur un pied d’égalité. Je ne pensais donc pas mal agir, même si au final c’était peut-être bien le cas. Je suis cependant trop vieux pour changer maintenant. Je fus soulagé et ravi de constater que mes pensées faisaient écho à celle de la jeune gouvernante, ce qui ne fit que renforcer mon appréciation envers sa personne. Ses paroles compatissantes à la perte de mon frère, je les accueillis favorablement, même si j’avais vécu cette perte bien plus aisément que celle de feu ma bien-aimée. Après tout, nous avions tous le sentiment quand il est partit qu’il ne reviendrait pas. Nous le connaissions tous trop bien et surtout son amour des nuits intimes avec les dames du métier. Forcer de constater qu’il était mort comme il avait vécu, dans l’insouciance totale et le dépit de ses responsabilités. « Votre sollicitude me touche, mademoiselle. » répondis-je à ses paroles, même si je ne m’attarderais point sur le sort de mon aîné. Même si je n’avais pas cautionné sa vie, il était certain que je l’avais aimé comme le frère qu’il était et que rien ne pourrait entamer les bons souvenirs que j’avais de lui. Cependant, j’en venais encore souvent à lui en vouloir de m’avoir laissé hériter de cette façon de toutes les responsabilités qui auraient dû être les siennes. Pourquoi n’avait-il pas pris épouse et eu des enfants lorsqu’il en était encore temps ? Une question qui resteraient pour toujours en suspens et sans réponse. Je ne pus à nouveau qu’acquiescer aux paroles de miss Morton concernant le fait que mon possible ne serait jamais suffisant. Je ne suis pas de nature pessimiste, mais je ne suis pas réputé pour mon optimisme non plus. « Certes, mais je me plais à espérer que les générations à venir sauront évoluées dans le bon sens. Des hommes qui ont le respect des femmes, dirais-je. Les femmes dans notre société sont souvent bafouées. Je n’ai jamais compris ni adhéré au fait qu’on pardonne et cautionne l’infidélité masculine, mais pas la féminine. Je trouve qu’une femme à le droit de se venger de l’adultère que son époux lui fait subir, c’est une terrible humiliation. De plus, je ne comprends pas pourquoi les femmes ne peuvent hériter… Peut-être que notre nouvelle souveraine saura prendre des mesures en faveurs de la cause féminine, car ne l’oublions pas le nouveau chef de l’état est de votre sexe. » Bien que parfois, les femmes peuvent être bien cruelles les unes envers les autres, parfois bien plus que les hommes entre eux, ce qui est assez surprenant d’ailleurs. La compétition que se livrent parfois les jeunes femmes entre elles pour gagner les faveurs d’un homme est parfois réellement étonnante et effrayante. Je me rendis à nouveau compte que j’en avais trop dit sur moi-même et surtout que je mettais à nouveau mal à l’aise mon accompagnatrice. « Vous pardonnez quoi ? Je ne parle jamais d’elle… jamais de ce que nous avons vécu durant ce si court laps de temps et pourtant, j’aimerais pouvoir faire connaître au monde entier quelle femme c’était. C’est pour elle entre autre, que j’ai pris le parti des dames. Jane… était une fille de pasteur sans prétention, sans fortune et héritière d’aucun titre, mais elle avait quelque chose de plus, quelque chose que personne d’autres n’avait : mon cœur. » Je m’arrêtais net sur le chemin et je regardais Georgiana avec un air assez évocateur sur le fait que je n’étais pas d’accord avec elle. « Et vous pensez que votre diminution physique empêcherait un homme de vous trouver à son goût ? La femme que j’aimais était aveugle, miss, je n’ai jamais trouvé que c’était une barrière à l’affection que j’avais pour elle, pas plus que son rang inférieur. J’avoue cependant qu’en ce temps-là, je n’étais pas l’héritier, mais mon avis sur la question n’a pas changé. Les hommes seraient bien idiot de se détourner de vous pour des raisons aussi futiles que votre rang, votre manque de fortune ou votre diminution physique, si vos sentiments sont sincères et désintéressés. Croyez bien que je vous épouserais sans hésiter si vous m’aimiez sincèrement et si vous ne vous intéressiez pas à mon argent.» Je repris le chemin de la demeure des Grey et je me mis à rire à sa remarque. « Je suis un utopiste, miss. Un révolutionnaire même aux yeux de certains et il me plait d’être ainsi, même si parfois, je sais remettre les pieds sur terre. Sommes-nous déjà presque arrivés ? J’aperçois une grande demeure au bout du chemin. »



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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeMer 18 Juin - 22:11

Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...
Lysander & Georgiana
En réalité, elle appréciait sa franchise qu’elle trouvait rafraîchissante, bien que déstabilisante. Elle s’était tant acharnée à conserver des barrières strictes, à ne jamais se montrer familière avec quiconque se trouvait au-dessus de son rang. Elle ne devait jamais oublier que son statut avait changé. C’était une manière comme une autre de faire une croix sur son passé, ce qu’elle avait été et ne serait plus jamais. La déchéance était moins douloureuse ainsi et cela lui permettait de tirer le meilleur parti possible de sa situation. Elle y était parvenue et malgré les difficultés qu’elle rencontrait et ses perspectives d’avenir, elle était fière de gagner sa vie et d’avoir réussi à conquérir son indépendance. Elle savait cependant que tout dans sa situation était fragile : il suffirait d’un mouvement d’humeur de sa patronne pour la renvoyer sans recommandation, ce qui la perdrait immanquablement. Elle savait comment se comporter, et elle savait s’effacer. Mais il semblait que, cette fois-ci, tout était plus compliqué. Et après les premières minutes où elle avait été hésitante, le naturel de Lysander semblait avoir su gagner sa sympathie et peut-être même un peu de sa confiance. Elle ignorait comment, mais elle en était venue à converser avec lui presque sur un pied d’égalité. Et oui, c’était agréable. Agréable d’être considérée en tant que personne, autrement que comme une simple fonction, tout autant que d’avoir une conversation avec un être semblant aussi ouvert. Elle comprit qu’il n’avait nulle envie de s’éterniser sur le sujet de son frère, ce qui lui semblait tout naturel. Elle n’insista donc pas davantage. Apprendre la profession du jeune homme avait été une véritable surprise, mais quelque part cela lui semblait en accord avec ce qu’elle avait perçu de lui jusqu’à présent. « Je ne le comprends pas non plus. Qui sait, peut-être que les choses parviendront un jour à changer et que les coutumes archaïques seront amenées à disparaître. » Le sujet l’intéressait, oui, mais plus personnellement qu’elle ne voulait l’admettre ouvertement. Avec hésitation, elle finit par oser poser d’autres questions, glanant quelques informations l’air de rien. « Et... quelles sont les femmes qui viennent vous voir ? Sont... sont-elles nombreuses ? » Elle n’avait pas la moindre idée de la manière dont pouvait se dérouler une consultation chez un avocat, ni même si elle en aurait concrètement besoin un jour, mais étant donné les conséquences de la mauvaise gestion de son oncle qui subsistaient encore aujourd’hui, elle pouvait envisager la chose.

Apprendre qu’il avait aimé une femme pour ensuite la perdre l’avait profondément touchée. Elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il avait dû ressentir, n’ayant jamais expérimenté ce genre de sentiment, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne pouvait pas y être sensible. Elle était également admirative de sa capacité à s’ouvrir si facilement à elle, qui lui était pour ainsi dire inconnue. En aurait-elle été capable ? Elle savait parfaitement que non. Elle le regarda, songeant à quel point ce qu’il avait connu devait être précieux. « Elle devait être exceptionnelle... » fut tout ce qu’elle parvint à dire. Elle ne chercha pas à trouver de mots qui lui permettraient de réconforter un coeur blessé, car elle savait qu’elle n’en trouverait aucun de satisfaisant. Elle avait été surprise qu’il lui pose des questions si personnelles, et plus encore qu’il réagisse si vivement à ce qu’elle lui avait répondu. Durant quelques instants, elle demeura silencieuse. C’était bien la première fois qu’elle entendait ce type de paroles. « Le monde se porterait sans doute bien mieux si tous pensaient comme vous. Mais je crains que ce ne soit malheureusement pas le cas. » Elle baissa les yeux, avant de se remettre à marcher. Aurait-elle souhaité aimer, se marier un jour ? Peut-être, oui. Mais elle ne pouvait pas se permettre d’y penser. Elle ne savait que trop bien que l’argent et les titres étaient parfois plus importants dans ce monde que les sentiments. Elle avait vu trop de jeunes femmes telles qu’elle se perdre pour avoir pensé le contraire. Elle songea que quelle que serait celle que choisirait Lord Northon, celle-ci pourrait s’estimer comblée, et pas à cause de ses titres ou de sa fortune. Quoi qu’il en soit, c’était bien au-delà de cela qu’elle appréciait sa présence. Sa réflexion la ramena néanmoins à la réalité lorsqu’elle aperçut la demeure qu’il indiquait. « Oui, c’est bien celle-ci. » Puis, elle s’arrêta et indiqua le paquet. « Puis-je le reprendre ? Je vous remercie infiniment, mais je ne pense pas que Mrs Grey souhaiterait que vous l’ayez porté pour moi. » Elle pouvait même deviner par avance les reproches qu’elle ne manquerait d’essuyer, et dont elle se passerait bien. Mais bien sûr, elle ne l’exprimerait pas franchement devant lui. Ne pas critiquer ouvertement ses maîtres était la règle principale à laquelle devait se soumettre tout employé.
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Lysander R. Northon
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MessageSujet: Re: Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana I_icon_minitimeDim 22 Juin - 22:29


∞ Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître...

Georgiana Morton & Lysander Northon


Tôt ou tard, je savais qu’il me faudrait changer mon attitude, lorsque je deviendrais Marquis notamment, car il était fort à parié que j’hériterais plus rapidement de ce titre que de celui de Baron. En même temps, l’actuel Baron d’Estbury était encore dans la force de l’âge et bien de sa personne, je lui souhaitais encore de vivre de longues et belles années en pleine santé. Je profitais donc encore de mon statut de simple héritier et de pouvoir être relativement familier avec tout le monde, tout en restant cependant correcte, du moins, je l’espérais. Ce qui m’effrayait en un sens, c’était cette incertitude planant au-dessus de moi concernant l’avenir dans mon travail. Aurais-je encore le temps de travailler avec mes nouvelles obligations ? Ne serait-ce pas mal vu ou venu qu’en tant que Marquis je continue d’exercer ? Cela serait une grande déconvenue que de devoir tout arrêter, après tout je n’avais pas entrepris et réussi mes études d’avocat pour rien, j’aime mon travail et pour rien au monde je ne voudrais arrêter. De plus, avec cette nouvelle fonction, je me verrais dans l’obligation de prendre épouse pour fonder une famille dans l’optique de garantir la pérennité de ma famille, étant le dernier héritier mâle de celle-ci. Rien de tout ceci ne m’enchantait vraiment et je préférais me perdre dans mon aptitude naturelle à discuter avec les gens comme à des égaux même quand ils me sont inférieur pour le moment, car bientôt tout ceci serait derrière moi. En effet, mon père se fait vieux et le temps lui est de plus en plus compter, comme le mien. Je chassais ses idées noires dans un coin de ma tête et reportait mon attention sur la jeune femme qui me supportait depuis plusieurs kilomètres maintenant. « L’espoir fait vivre, miss. » Il ne me restait finalement que la félicité d’être de ceux qui veulent que les choses bougent pour ces dames. La question de la gouvernante me surpris quelque peu, je ne m’attendais pas à ce qu’elle veuille en savoir d’avantage sur ma profession. « Oh… Au départ, c’était beaucoup de femme de grande famille avec des moyens pécuniaires conséquent, mais avec le temps, j’ai vu passé jusqu’à des dames de petites vertus. Nombreuses ? Non, je ne dirais pas cela. Il faut savoir que, je ne suis jamais certains de pouvoir gagner quoi que ce soit, ce sont souvent des femmes qui ont une volonté d’acier et qui croient dur comme fer dans la cause à défendre. Le travail est long, lent parfois et parfois pour un résultat nul. La plus part cependant, en sont bien consciente et me répondent qu’elles ont la satisfaction d’avoir pu se faire entendre. J’ai parfois réussi à obtenir gain de cause, notamment dans la garde des enfants, mais ce sont des cas, je vais dire exceptionnel, aussi dans certains problème pécuniaire, j’ai pu prouver la mauvaise gestion des biens par l’homme du couple ou le tuteur. Je suis plus optimiste dans ce genre de cas. » Dans une société où la femme est considérée comme un être inférieur, c’était de vrai miracle de pouvoir réussi à obtenir un jugement favorable pour celles-ci, mais j’ai l’espoir qu’un jour on pourra même obtenir le divorce pour adultère du mari. Il allait aussi falloir que j’apprenne à ne pas dire tout haut ce que je pense, apprendre à devenir un de ces êtres hypocrites que j’apprécie si peu. L’idée même me faisait froid dans le dos, mais c’était la triste vérité après tout. « Le monde est injuste, je l’ai toujours dit. Et pourtant, nous nous targuons tous de rendre la dites justice. Cependant, il est bon de rêver, miss Morton et d’espérer. On est parfois surpris, dans le bon ou le mauvais sens, mais c’est ce qui fait le charme de la vie. » On va de félicité en déconvenue, on passe du rire aux larmes, mais n’est-ce pas le propre de la vie humaine ? Une fois de plus, je m’arrêtais de marcher pour rendre son paquet à la jeune femme, ne souhaitant guère qu’elle se fasse disputer pour mon excès de galanterie. « Certainement et je ne voudrais pas que vous soyez disputer pour si peu. » Ainsi donc, cette petite randonnée champêtre allait toucher à sa fin, du moins en compagnie de la jeune gouvernante, je reprendrais la mienne une fois que j’aurais été m’enquérir du jour au quel je devrais venir prendre le thé chez les Grey. « Je vous remercie, miss, de votre compagnie, de votre conversation et de m’avoir supporté tout le long du chemin. D’ailleurs, viendrez-vous au bal à Estbury ? »



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Mademoiselle, je n'ai pas le plaisir de vous connaître... ø Georgiana

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