Story
Un proverbe dit que la vie ne tient qu'à un fil. Un fil qu'il est bien plus simple de couper que de filer.
Henry ce fut d'abord ce petit garçon heureux, qui faisait le bonheur de toute une maisonnée. À cette époque il était plutôt du genre à courir dans toute la maison qu'à se pencher sur ses leçons. Il voulait jouer, s'amuser, courir dans les jardins et découvrir de ses petits yeux curieux ce qui l'entourait. Autrefois, jamais il n'aurait laissé un jour sans que l'herbe verdoyante ne vienne embrasser la semelle de ses chaussures. Parfois, se cachant des rayons du soleil il aimait s’allonger sous un arbre et imaginer une vie d'aventures. Il se voyait parcourir le monde, découvrir de nouvelles cultures, faire de nouvelles rencontres. Il aurait voulu être un grand aventurier qui irait découvrir de nouveaux pays. Son père et sa mère cultivaient sa soif de connaissances en lui racontant quelques-uns de leurs voyages. Il se trouvait fasciner par ces récits. Cependant, son père le ramenait souvent à la réalité et lui disait qu'un jour il espérait que son unique enfant reprenne son cabinet. Voilà ce qu'un riche avocat était censé dire à sa progéniture. Sa jolie femme en revanche, n'était pas du même avis. Elle aimait à savoir que son fils eut préféré une vie de folie et de connaissance qu'une vie à défendre des hommes riches qui avaient souvent bien des choses à se reprocher. Henry aurait voulu que ce temps paisible et heureux dure encore et encore. Il voulait revoir chaque soir sa mère le border et son père lui raconter le récit d'un grand héros de l'ancien temps. Il aurait tout donné pour pouvoir encore une foi embrasser sa mère et son père avant qu'ils ne montent à bord de ce navire qui, une fois disparu de l'horizon, ne devait jamais revenir. Henry n'avait que 7 ans, mais il s'en souvient. Il avait à l'époque fait les quatre cents coups à sa gouvernante pour pouvoir accompagner ses parents sur le nouveau continent. Il voulait absolument voir de ces yeux ce nouveau paysage qui se trouvait tout là-bas derrière l'océan. L'on ne cessa de lui dire qu'il était bien trop jeune pour un si long voyage et tous avaient raison. Il était resté longtemps sur les quais à saluer ses parents. Il avait regardé ce bateau s'éloigner jusqu'à ce que l'on ne puisse apercevoir qu'un minuscule point noir voguant sur l'horizon . Henry avait finalement rejoint son domaine en parfait petit maître de maison. Il avait fait promettre à son père qu'à son prochain voyage il l’emmènerait. Il attendait donc avec impatience le retour de ses parents. Chaque jour il demandait si une lettre n'était pas arrivée pour lui. Il s'impatientait, sans imaginer un seul instant le drame qui c'était produit. Les semaines s'écoulèrent , puis les mois et il fallut se rendre à l'évidence. Jamais le navire n'avait atteint sa destination. Monsieur et Madame Hawksworth étaient au fin fond de l'océan. Henry sembla aux yeux de tous prendre cette nouvelle comme un petit gentleman. Cependant il allait seul chaque soir pleuré dans la chambre de ses parents en espérant secrètement qu'ils allaient revenir. Il errait dans la grande demeure en regardant les portraits de leur famille en attendant qu'il fusse envoyer auprès de son oncle et de sa tante. Il avait regardé triste les meubles se couvrir de drap blanc puis les portes se fermer derrière lui. Après cela, il n'était plus le même.
Il fut accueilli à bras ouverts, mais lui avait refermé les siens. Il avait trop mal. Il ne se sentait pas réellement chez lui, bien qu'entouré de ses petites-cousines. Il les regardait jouer, avoir l'affection de leur mère et cela ne faisait que lui rappeler que lui n'avait plus la sienne. Il se réfugia loin du monde, enfermé dans sa chambre ou dans la bibliothèque à étudier. Cela l'aida à combler le temps. Il n'éprouvait plus l'envie de courir dehors et de s'amuser. Il n'avait plus goût à rien. Il se contentait de vivre convenablement sans chercher à se démarquer. Il se moquait bien de ce qu'il pouvait lui arriver. Il restait de marbre à chaque événement et suivait son entourage plus par politesse que part envie. Une envie qui sembla refaire surface. Il fut de nouveau cousin, cousin d'une belle Elizabeth qui, bien que dérangeante dans ses premières année, le fit sortir de sa tristesse. Il s'inquiétait bien souvent de la santé fragile de cette dernière et il se plut à être en sa compagnie pendant ses convalescences. Il arrivait même qu'il se mette à rire devant la nature enjouée de sa petite protégée. Il se retrouvait un peu en elle il y a longtemps. Pour lui, le temps où il gambadait à l'extérieur était lointains. Il essayait néanmoins de parler à sa cousine de ce que cela faisait de poser ses pieds nus dans l'herbe, de toucher la neige ou encore de rester plusieurs heures au soleil. Il le faisait d'un ton très neutre et sans jamais s'attarder, peu être de peur qu'il eu envie de retourner dehors. La nature lui était devenue austère. Par la suite il regarda souvent son Elizabeth courir dans le jardin. Soit il se tenait derrière une fenêtre ou il s'étonnait à s'asseoir à la terrasse, un livre à la main. Cela le rendait heureux et malheureux à la foi. Il se souvenait de choses qui lui rappelaient ses défunt parents et il écourtait bien souvent ces quelques moments. Elizabeth volait de ses propres ailes et il se sentait un peu moins enjoué. Il comprenait sa cousine de vouloir parcourir les champs et il ne lui en voulu pas. Il se contenta d'ouvrir plus de livres. Comme si l'apprentissage de tant de choses pourrait un jour effacer le douloureux souvenir.
La vie s'écoula ainsi. Il fut poussé à mainte foi par son oncle et sa tante à sortir dans les bals, ce qu'il fit pour accompagner ses cousines. Il restait là debout, sous les regards insistants de demoiselles n'attendant qu'une faveur de sa part. Bal après bal, l'on ne put que reconnaître sa froideur. Pas une fille ne semblait avoir grâce à ses yeux. Il attendait toujours patiemment que ses cousines veuillent bien rentrer et il disparaissait aussi mystérieusement qu'il était apparu. Avec le temps aucune fille n'essaya quoique se soit. Voilà pourquoi à 27 ans il restait célibataire sans avoir jamais eu une quelconque aventure amoureuse. Beaucoup disent qu'il aurait dû s'engager dans une vie entièrement dévouée à la religion, mais bien qu'Henry soit présent à chaque messe il n'estime guère celui que l'on nomme père des Hommes. Il n'a jamais cessé de penser que ce Dieu avait été injuste avec lui. D'ailleurs cela ne fait pas plus d'un an qu'il a trouvé le courage de passer un moment seul avec un domestique dans son ancienne maison à Canterburry. Il n'a pas souhaité la vendre et espère trouver de jour en jour un peu plus de volonté pour qu'à chaque visite il puisse rentrer dans une pièce et retirer ces draps blancs. Aujourd'hui il n'a pu que séjourner dans une chambre d'amis et dans le petit salon que son père réservait à ses clients. Il tente également depuis plusieurs années de reprendre le cabinet de son père dirigé alors par un vieil ami de la famille. Il reste cependant à Estbury et assiste aux différents événements. Il faut d’ailleurs croire que les membres de cette famille restent étroitement proches de la mort. Après la mort prématurée de l’aîné des Langley, la mort des parents d'Henry, les nombreuses fausses couches de sa tante il fallait que de nouveau l'héritier des Langley succombe donnant le titre futur à un parfait inconnu. Ajoutant à cela l'arrivée de Citadins aux manières déplacées. Henry essaie de rester neutre face à tous ces événements, n'étant pas directement concerné. Il s'interroge cependant sur la signification de tous ceci.